mardi 7 janvier 2014

Tricide

Tricide

Je cours dans un couloir sans fin aux peintures vermeilles. Le bout du chemin est loin, le sang sur les murs et l'odeur empoisonnée m'assaille. Je tombe à genoux. Au dessus de moi une paroi en verre : les gens passent mais ne me voient pas. Je suis seule- je crie, je hurle contre mon démon intérieur mais aucune main ne se tend, aucune intervention divine ne me sauvera. Le poison m'attaque à la gorge et serre- serre. C'est maintenant mon sang répandu sur le sol des Enfers. Tout au fond du gouffre, la lueur d'espoir n'est elle que folie de mon imagination ? La mort m'emporte avant que j'aie pu le savoir. Adieu souffrance.

Je suis en haut du noyer. Le clair de lune effleure une branche et se profile entre deux arbres un fantôme en robe blanche. Un souvenir oublié qui erre là sans doute. Un vent frais me libère, ici plus près des étoiles c'est parfait pour un dernier soupir. Je contemple la terre endormie qui veille- et la lame déchire le voile fragile de ma vie. Plus de retour possible, je tombe de l'arbre mais il n'y a pas de bras pour me rattraper. Un pétale qui accompagne ma chute silencieuse. Le seul témoin d'une vie qui s'éteint se flétrit.

Je suis sur un fil de soie. Les ténèbres m'entourent. Un pas après l'autre, je vacille sur mon fil- vais je sombrer ? Une lueur se profile devant, mais si loin ! Une simple lame et c'est la fin. Mais qui m'aide à avancer ? Nul dieu, seul demeure un adieu vermeil. Le fil se rompt, le sang tache la pâle neige et m'emporte dans son sillage. Le bras décharné de la mort m'attire à elle- pourquoi lui résister ? Souffrance et rêves brisés n'appartiennent qu'à la vie.
La lueur d'espoir est soufflée, l'œil redevient terne. Seul y brille l'éclat du feu et du sang versé en vain. La délivrance d'une pâle existence bien vite effacée.


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