Allongée sur le sable, les yeux grands ouverts, elle
contemplait du fond de l’eau les miroitements lointains du soleil. Une paix
avec elle-même s’était peu à peu instaurée, le trouble de son esprit dissipé.
Dans les bras de la mort, elle voyait clair. Le monde impassible continuait de
respirer à pleins poumons, dans le tourbillon folâtre de la vie. Qui se
souciait de la sirène sans souffle à cet instant ? Seule et sereine,
l’océan de ses larmes la berçait telle une enfant. Elle était elle-même, sans
faux-semblants, libre d’exister mais oubliée de tous. Les filaments de sa
vitalité s’échappaient, couraient jouer dans le courant, l’abandonnant à la
fatale issue. L’ultime bulle d’air s’échappa de ses lèvres, fila rejoindre le
réel, la surface, tout ce qu’elle avait choisi de délaisser.
Un regret s’évanouit mort-né sur ses lèvres : elle
mourut.
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